Pour ne pas oublier les anciens d'Algérie
Pour ces anciens d’Algérie, « la flamme du souvenir ne doit jamais s’éteindre ».
A Comps, comme dans bien d’autres communes, le 19 mars est commémoré chaque année avec beaucoup d’intérêt par les « Anciens d’Algérie ».
Mais à qui sont ces visages d’anciens soldats, porte drapeaux à chaque commémoration, fidèles parmi les fidèles.
Certains d’entre eux ont accepté de témoigner pour que personne n’oublie.
Raymond Boissonnade et Roger Boutet ont bien voulu dire quelques mots sur leurs années de régiment.
Raymond raconte qu’il a effectué un peu plus de 30 mois d’armée au début de 1958 jusqu’en 1960.
Après quelques mois de classes à Carcassonne, il est envoyé à Perpignan.
Ensuite il part pour l’Algérie à Oran puis à Sétif, enfin dans le Constantinois.
Raymond est, à ses débuts, simple soldat à Sétif.
C’est là qu’un de ses lieutenants lui propose de faire un stage en tant que mécanicien.
Il passera le CAP et deviendra alors chef de garage dans son régiment.
Il se met donc à réparer voitures et camions de l’armée.
Il restera là pendant plus de 20 mois.
Raymond dit avec émotion que « son régiment a eu beaucoup de pertes ». Comme dans toute guerre, trahisons, atrocités, tueries suivies de représailles, furent perpétrées.
Il relate alors une nuit particulièrement pénible : « On s’est rendu sur place et n’a pu que ramasser les soldats qui étaient morts ». Raymond était alors à quelques kilomètres de là ... et d’ajouter : « Il y a eu des représailles... » Représailles auxquelles Raymond a participé. Il a été l’un des premiers à être décoré. La médaille d’ancien combattant d’Algérie ainsi que la barrette commémorative lui a été décernée, à Villefranche de Rouergue par Mr Robert Fabre alors député de l’Aveyron.
Roger Boutet, lui, a fait ses classes à Carcassonne en 1959.
Il est incorporé dans l’infanterie de marine.
Après un souci de santé pour lequel il passe 3 mois à l’hôpital militaire de Toulouse il retourne à Carcassonne puis il est envoyé en Algérie, à Biska au sud d’Alger où il restera 21 mois.
Les opérations avaient lieu plus au sud dans le désert du Sahara.
Roger fut affecté aux cuisines et s’occupait donc du ravitaillement.
Deux fois par semaine en camion, et en convoi, avec ses camarades de régiment, ils parcouraient 50km pour récupérer le ravitaillement à Biskra pour le ramener à Tolga. « La viande congelée qu’ils ramenaient dans des caisses dataient des années 44 »se rappelle-t-il.
Ils sont nombreux ces anciens d’Algérie et ont à cœur de se retrouver au sein de la FNACA, pour les commémorations, tous les 19 mars, fin de la guerre d’Algérie, mais également le 8 mai pour l’armistice de 39-45, et le 11 novembre, pour l’armistice de 14-18.
Dans le secteur de Comps, Cassagnes et Salmiech, le bureau de la Fédération Nationale des Anciens Combattants d’Algérie est constitué, de Lucien Bousquet président, Jean Brie trésorier et de Raymond Boissonnade et Roger Mader, secrétaires. Une cinquantaine de personnes de ces trois communes, adhèrent à la FANAC. Raymond précise que « le comité de Comps a été l’un des premiers à organiser un congrès départemental qui s’est tenu à Comps Lagrandville ».
Ce 19 mars dernier les membres de la fédération se sont rendus au mémorial de La Primaube où ils ont retrouvé beaucoup de leurs camarades. C’est en général, autour du 19 mars que le bureau de la fédération organise le repas annuel, dans une de ces trois communes ; cette année il a eu lieu le 18 mars à Cassagnes. Le bureau organise également une ou deux sorties par an au printemps et en automne.